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« Much Loved », la prostitution et nous

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Le Maroc de Much Loved

Much Loved de Nabil Ayouche.

Much Loved de Nabil Ayouche.

Noha, Randa et Soukaina sont trois prostituées marocaines dont « Much Loved » dévoile le quotidien. Elles vivent de rapports sexuels tarifés, entre clients du Golfe, européens et marocains sous le soleil de Marrakech. Elles survivent tant bien que mal dans une société où la question de la prostitution est l’ultime tabou. Entre moments de violence, moments complices et moments de tristesse, les héroïnes de « Much Loved » mènent toujours la danse et rappellent au spectateur que peu importe notre avis sur la question de la prostitution, seul le vécu et la volonté de la principale concernée doit compter.

J’ai aimé Noha comme on aime la cheffe d’un groupe. J’ai aimé son humour, sa force, son intelligence et sous son apparente dureté, ses faiblesses. J’ai aimé Randa comme on aime quelqu’un que personne n’aime. J’ai aimé sa fragilité, sa pudeur. J’ai aimé Soukaina comme on aime un enfant. J’ai aimé sa naïveté, sa douceur. J’ai aimé Hlima dite « Ahlème » pour ses maladresses et sa franchise. J’ai aimé Saïd pour son soutien et sa discrétion. J’ai aimé Much Loved car ce n’est pas un énième film sur la prostitution qui donne soit dans un glamour romantique à la Pretty Woman ou dans un froid glacial à la Takken. J’ai aimé Much Loved pour son absence de compromis, l’incroyable réalisme pour quiconque connait la question du travail sexuel au Maroc.

Au Maroc, la polémique a été au rendez-vous avant même que le film ne sorte en salles. Selon le ministère de la communication, le film représente un « outrage grave aux valeurs morales et à la femme marocaine et une atteinte flagrante à l’image du royaume ». Condamner un film avant sa sortie ? C’est curieux. Il est quand même dommage que le Maroc accorde un visa pour réaliser un film qui finira interdit au nom de ce que le film a de nuisible au Maroc et d’un certain féminisme. En 2015, le Maroc ne veut pas voir la prostitution droit dans les yeux. On préfère encore ignorer tout ce qui ne plait pas comme si le fait de tourner la tête faisait disparaitre ce qui dérange et malheureusement, la prostitution n’est qu’un des milliers de sujets tabous qu’on ignore, en pensant naïvement qu’une telle attitude fera disparaitre le phénomène.

Certains n’ont rien trouvé d’autre que de créer des pages Facebook incitant au meurtre de l’actrice principale, Loubna Abidar. On balance son adresse, son numéro de téléphone en espérant que quelqu’un « passe à l’acte » et venge la fameuse femme marocaine outrée par la performance de Loubna Abidar. Rappelons à ceux pour qui l’image de la femme marocaine  est importante qu’un appel au meurtre d’une actrice marocaine qui a osé jouer le rôle d’une prostituée, c’est là le pire outrage à la femme marocaine. J’aimerais leur rappeler, malheureusement, que ce qui constitue un outrage à la femme marocaine actuellement, ce n’est pas une performance dans un film, aussi réaliste soit-elle, mais tout une liste de lois complètement rétrogrades. Quant à l’image du Maroc, Much Loved n’a rien apprit : on sait pertinemment que la prostitution, surtout en 2015, est globale alors pourquoi est-ce que le Maroc devrait y échapper ? Mais si ça vous arrange de continuer à vivre avec des oeillères et à prétendre que tout va bien, ne vous risquez surtout pas à les enlever : ce que vous pourrez voir risquerait de vous faire tomber brutalement de votre nuage.

Pour Much Loved, j’aurai aimé que Nabil Ayouche garde certaines scènes qui ont été coupées ou raccourcies. J’ai aimé les discussions avec ces richissimes saoudiens, pourris par leur argent qui pensent être les maitres du monde alors qu’ils ne doivent leur confort qu’à des gisements de pétrole hasardeux qui les ont transformés en business men. J’ai aimé que le film mentionne non seulement d’autres tabous au Maroc mais aussi la solidarité entre certains groupes oppressés sans tomber dans une caricature ou dévier sur un autre sujet. J’ai aimé les discussions, dures et sans fards, beaucoup plus intéressantes et « efficaces » que certaines scènes de sexe. J’aurai également que la présence de Saïd, le chauffeur de ces dames, soit un peu plus expliquée… Il veille tel un ange gardien sur ces femmes et joue les chauffeurs sans jamais demander quoique ce soit. D’ailleurs, à l’exception de Noha et de Hlima, on ne connait rien des antécédents des autres femmes de ce film. J’aurai aimé en savoir un peu plus… Curiosité de spectateur sans doute. J’aimerais en dire plus mais je pense qu’il faudrait que le film soit vu par un maximum de personnes. Et, au delà de l’intrigue, les performances de toutes les actrices sont excellentes, surtout Loubna Abidar qui peut vous faire pleurer d’une seconde à l’autre avant de vous faire rire puis pleurer à nouveau.

Et nous dans tout ça ?

Les quelques abolitionnistes de la prostitution croisées lors de la projection de ce film ont été assez déçues. Elles qui voulaient des prostituées victimes, forcées et honteuses sont tombées sur des prostituées victimisées et qui ne prétendent pas vraiment au titre de femmes les plus malheureuses au monde et qui attendent qu’on vienne les sauver. Certes, le film ne ménage pas le spectateur sur ce que la prostitution clandestine peut avoir de violent mais sans jamais ôter de dignité aux travailleuses du sexe. Le monde dont rêvent les abolitionnistes et où le client est pénalisé, qu’elles le veulent ou pas, c’est le Maroc de Much Loved : un monde où le client peut être pénalisé mais où la prostituée sera toujours 100 fois plus victime, 100 fois plus oppressée, 100 fois plus stigmatisée. Much Loved leur montre cette société dans laquelle la travailleuse du sexe cumule des oppressions à cause d’une clandestinité qui ne la protège de rien et la fragilise encore plus. Dans cette société prohibitioniste, le pouvoir est encore plus concentré entre les mains du client qui peut se permettre toutes les violences, tous les fantasmes et tous les abus. La Police ? Elle joue le vulgaire rôle d’arbitre dans ce monde underground et comme dans toute situation clandestine, ne s’interdit aucun abus : quand la victime est déjà marginalisée et stigmatisée par tous les pans de la société, pourquoi la respecter? Comme dans nos rues et dans nos commissariats bien français, on fait sa loi, on confisque, on harcèle et on viole sans ménagement.

Dommage que nos féministes françaises converties dans le catéchisme anti-prostitution au nom d’une certaine morale, plus proche de la Religion que de la laïcité qui serait devenue leur « truc à elles », continuent de monopoliser un débat dans lequel elles n’ont aucune légitimité (Caroline De Haas, Anne Cécile Mailfert, Pauline Arrighi, Thalia Breton et autres féministes carriéristes et charismatiques de la France d’en haut qu’on a entendu sur tous les plateaux et sur toutes les ondes ont été travailleuses du sexe pendant…. jamais!). Dommage que nos féministes françaises qui se targuent d’un antiracisme évident, souvent aussi niais et contreproductif que celui de la licra ou de SoS Racisme, donnent dans l’amalgame raciste le plus flagrant, à savoir « majorité de femmes étrangères dans la prostitution = femmes issues de la traite = femmes forcées = oulala pas bien » car, c’est bien connu, une étrangère qui se prostitue ne peut être que contrainte, voyons. Allez dire ça aux travailleuses sexuelles maghrébines que l’on retrouve dans les salons de massage des émirats arabes unis, du Koweit, du Qatar ou encore du Bahrein… Allez dire ça aux chinoises qui s’organisent dans des associations en plein Paris et qui ont des discours à l’opposé de ce qui se dit dans les milieux féministes de l’establishment. Allez leur dire, du haut de votre expérience nulle en tant que travailleuses du sexe, que ces femmes ne peuvent être qu’issues de la traite des êtres humains, qu’elles doivent être sauvées, écoutées. Dommage que nos féministes françaises qui, font mine de s’indigner du contrôle au faciès avec une main, continuent d’appuyer et de valider les pleins pouvoirs à la police de l’autre, ce qui n’aura pour conséquence que plus de répression envers celles qu’elles considèrent, du haut de leur perchoir de bourgeoises, comme des victimes. Une fois de plus, allez voir celles qui ont été confrontées à la police, harcelées, contrôlées, ramassées à 25 dans des cars de police pour finir en garde à vue en étant 12 dans la même cellule sans fiche de garde à vue juste parce qu’elles ont eu le malheur de racoler. C’est ça, le pouvoir que vous voulez renforcer ? La solution, c’est d’augmenter la répression qui n’aura aucun impact direct sur le client? Que vous êtes courageuses.

Rosen Hicher & Linda Lovelace : deux "survivantes" de l'industrie du texte passées du statut de militante pro travail du sexe pour basculer dans le camp opposé...

Rosen Hicher & Linda Lovelace : deux « survivantes » de l’industrie du sexe passées du statut de militante pro travail du sexe pour basculer dans le camp opposé…

Dommage que nos féministes françaises usent et abusent d’une stratégie vieille, à savoir s’approprier des vécus, pour en faire l’illustration parfaite de leurs arguments. Aujourd’hui, nos féministes françaises ont Rosen Hicher comme certaines féministes américaines ont eu Linda Lovelace dans les années 80, pour faire avancer leur agenda anti travail du sexe. On adore les icônes : on les prend sous notre aile, on les médiatise un peu et on leur donne un acte symbolique à accomplir (Rosen Hicher a traversé la France à pied, super). Au passage, on s’autorise des discours plein d’angélisme avec des citations cucul la praline comme le fameux « on fait ça pour nos filles, pour la prochaine génération »; d’habitude, ce genre de phrase est balayé d’un revers de la main par ces féministes qui veulent rompre avec ce genres de discours qui rappelle trop un féminisme pas très féministe, cher à des personnalités comme Sarah Palin ou Michelle Bachman mais qui dans la bouche d’une alliée alibi des féministes comme Rosen Hicher n’est plus ringard, puritain, lisse, etc…  Rosen Hichen ira même défiler avec les Femen, portant dans ses bras une petite fille, histoire de bien émouvoir le peuple blanc venu la soutenir après sa marche. L’image est éloquente, la figure de l’enfant dans les bras de la survivante de la prostitution parle à tous et à toutes sans que personne ne trouve le procédé indécent comme lors des manifestations contre le mariage pour tous… Ici, la famille, c’est respectable, hein. Au passage, une telle image aura été l’occasion rêver de réunir sous la même bannière un beau monde riche de sa diversité blanche des groupes qui ont peu de choses en commun mais qui se sont fait violence le temps d’une action ridicule:  des religiophobes anti laïcité aux seins nus et guirlandes de fleurs, des associations d’origine catholique qui se refusent toujours à distribuer des préservatifs et qui sont encore liées à l’église comme le Nid dont la plupart de ses sites sont situés dans des paroisses ou églises et dont le délégué le plus célèbre est diacre, des féministes du PS et j’en passe… Rappelons juste que, outre ce statut de « survivante qui donne de la légitimité au combat contre le travail sexuel », Rosen Hicher et Linda Lovelace ont en commun le fait d’avoir écrit des livres à la gloire du travail sexuel, avant de basculer dans le camp adverse et de rejoindre les rangs du militantisme anti travail du sexe. A la fin de sa vie, Linda Lovelace est revenu sur son militantisme anti pornographie, a posé en lingerie pour un magasine érotique, assisté comme vedette à des foires pornographiques où elle a dédicacé des VHS de Gorge Profonde et dénoncé l’instrumentalisation de son histoire par le féminisme de l’époque. Quand Linda Lovelace était obligée de travailler comme femme de ménage de nuit et secrétaire de jour pour payer ses factures médicales et subvenir aux besoins de sa famille, aucune féministe n’était là pour la soutenir. Alors, à celles qui attendent que les cavalières de l’abolition leur viennent en aide, n’oubliez jamais qu’elles vous exploiteront à leur tour comme vous l’avez été ou avez eu le sentiment de l’être pour faire avancer LEUR cause, pas la vôtre. Dommage que nos féministes françaises n’aient que pour seul argument l’idée que le travail sexuel ne pourrait être tolérable parce que c’est une violence et que c’est une exploitation. Que ce soit une violence, c’est toujours discutable, mais ce n’est pas l’augmentation de la répression, l’invisibilisation de la profession et le harcèlement qui rendra le métier moins violent. Quand à l’exploitation… si elles veulent qu’on les prenne au sérieux, que nos féministes françaises brûlent leurs vêtements achetés dans de grandes enseignes de prêt à porter mais fabriqués dans des ateliers de confection où l’on exploite l’être humain jusqu’aux suicides et aux évanouissements des salarié-e-s et on en discutera. Aucune féministe française ne prendra des airs outrés ou ne déclarera, sourcils froncés et air grave dans les yeux, que « le client doit être responsabilisé et savoir ce qu’il a en face de lui ». Et si le client, ce sont les abolitionnistes ou les lectrices du magasine ELLE qui achètent des tee shirts portant la mention « This is what a feminist looks like » fabriqués dans des conditions inhumaines par des femmes qui travaillent 16 heures par jour , on vous pénalise comment? A moins qu’une exploitation soit plus acceptable qu’une autre ? Je rappelle qu’au delà du textile, il existe aussi d’autres formes d’exploitation qui couvrent de nombreux secteurs comme la restauration, la fabrication de nombreux articles de consommation courante, l’électroménager, etc… L’exploitation qui n’a pas le droit à l’indignation féministe, c’est celle qui concerne nos smartphones qui sont crées en Chine dans des bâtiments équipés de grillages afin d’éviter des suicides sur place , l’huile d’Argan que l’on importe en France après avoir pillé les réserves au Maroc et ruiné la santé des marocaines qui vont l’extraire afin que les européennes puissent se trémousser cheveux en vain et cela quelque soit le climat, mais aussi nos nourrices de France, généralement immigrées, mais qui torchent le cul de leurs gosses pour leur permettre à ces femmes du XXI ème siècle, de faire carrière sans trop de difficultés, etc… On pourra également parler de toutes ces professions qui sont des exploitations qui touchent des individus que nous ne remarquons même plus tant notre regard s’est habitué à les ignorer mais qui n’ont pas le droit d’être défendus par nos féministes. Ce sont des exploitations qui concernent beaucoup plus de monde et couvrent beaucoup plus de domaines mais jamais les abolitionnistes ne s’attaqueront à une exploitation aussi puissante. Comme d’habitude, c’est tellement plus facile de taper sur les plus faibles, les plus précaires, les victimes comme elles les appellent (quand elles ne parlent pas des travailleuses du sexe comme étant des « pauvres filles ») et qu’elles veulent sauver malgré elles car elles auront toujours raison. Dans les courants féministes « d’en haut », on se trouve digne, subversif et sans doute admirable quand on supplie Google France de verser encore quelques subventions comme Anne Cécile Mailfert l’a fait sans jamais se dire qu’au final, il n’y a aucune différence entre gratter des euros à une multinationale américaine en battant des cils et monnayer un rapport sexuel consenti. Chez OLF, va-t-on considérer Mailfert comme une victime et pénaliser Google ? Vous avez 4 heures. Mais chez les abolitionnistes, quand on est persuadé de détenir la vérité à la place de ceux qui l’a vivent, tous les moyens justifient la fin. On va jusqu’à présenter  un court métrage ringard, alarmiste pour rien, puant la morale puritaine et qui n’a absolument rien à envier aux montages photos racistes et homophobes trainant sur internet et qui traitent, avec effet de panique, du déclin de la civilisation, de cette société à la dérive, de nos « valeurs », etc… Ca va les abolitionnistes ? Pas le sentiment de tomber dans la caricature ? Pas le sentiment d’agir exactement comme ceux qui sont vos ennemis, en tant normal, comme ce patriarcat qui s’affole du futur quand « un changement » arrive?

10522182_657907420970464_109752714_a Aux bonnes âmes de France qui veulent à tout prix intervenir dans le débat sur l’abolition de la prostitution, souvenez-vous que vous ne pouvez pas pleurer le manque de représentation de femmes dans tous les domaines de la terre (assemblée nationale, sénat, armées, CA des entreprises, etc…) et occuper l’espace et la parole des travailleuses du sexe. Vous ne pouvez pas non plus décider que seules les ex travailleuses du sexe qui ont fait le deuil de leur métier au point d’en nourrir votre argumentaire et de militer à vos côté ont le droit de parler… alors que la loi n’aura aucune incidence sur elles. Vous ne pouvez pas également continuer à marcher sur la tête quand on a un volet social merdique à proposer pour celles qui souhaitent quitter le travail du sexe et qu’on propose une aide conditionnée à des travailleuses sans papier qui, pour le coup, ressemble à s’y méprendre avec du chantage. Aux bonnes âmes de France qui, comme Patric Jean et autres guignols de chez Zéro Macho, crient haut et fort combien ils ne sont pas clients de la prostitution qui est abominable et tout le baratin des bourgeois qui n’ont jamais été dans le besoin : votre ligne de conduite et vos arguments sont inutiles. Votre seul argument, c’est de dire que vous êtes contre la prostitution. Et là, l’envie de vous répondre me brûle les lèvres : et alors ? Vous êtes contre ? Vous voulez une médaille, un avantage fiscal ? En quoi le fait de dire que vous êtes contre est pertinent dans le débat (pour glousser quand on une travailleuse du sexe parle, ça c’est pas très zéro macho au passage, hein).Bien. Passez votre chemin. Et cessez de grignoter le temps de débat et de discussions qui doit être autour, une fois de plus, concentré entre les premières concernées. Cessez les aberrations du genre « Il faut du désir » ou « c’est une violence ». C’est bien le sentimentalisme, ça rapporte beaucoup d’argent à Hollywood, mais politiquement ça montre vos limites et faiblesses quand vous ne pouvez plus traiter celles qui ont le malheur de ne pas être abolitionnistes d’aliénées, de « pauvres filles » et autres qualificatifs. Une bonne fois pour toutes : aller à la rencontre de prostituées en activité, non issues de la traite et laisser les parler. Laisser. Les. Parler. En tout cas, personne n’est dupe et quand on voit de quoi est capable, en terme d’attaques, d’insultes et de calomnies, le camp abolitionniste, on perd toute sympathie à son égard.

Aux bonnes âmes marocaines, regardez la vérité en face. Et sachez que la grande confrontation ne peut être indéfiniment repoussée quand on sait combien les choses bougent rapidement. Much Loved a scandalisé alors qu’il pouvait être l’occasion de débattre, d’officialiser une discussion et un phénomène. J’espère sincèrement que ce film n’était pas une petite parenthèse dans la société marocaine mais que le sujet reviendra sur la table. La prochaine fois, peut être…

 


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